Monsieur le Premier ministre, le sommet dit « social » de demain, dont 73 % des Français n'attendent rien, promet une cure d'austérité renforcée. Le social n'est pourtant pas la cause de la crise, mais plutôt sa solution. Si les Français avaient les moyens de vivre mieux, la croissance serait au rendez-vous.
Votre obsession d'enrichir les plus riches, votre addiction au CAC40 nous ont plongés dans une crise profonde. En trente ans, les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 5 % de la valeur ajoutée à 25 %. En 2010, les entreprises ont distribué plus en dividendes, 210 milliards, qu'en investissements, 180 milliards ! Voilà où le bât blesse.
Pour un sommet vraiment social, la redistribution des richesses s'impose. Revalorisez les salaires, pensions et minima sociaux ; portez le SMIC à 1 700 euros ; interdisez les licenciements boursiers et stoppez net la casse des services publics ! Réindustrialisez la France en tenant compte des propositions des salariés et des syndicats.
Il faut reprendre le pouvoir sur les banques et la Bourse ; en finir avec les exonérations sociales patronales : 30 milliards par an sans effet sur l'emploi.