Monsieur le Premier ministre, les Français n'ont pas attendu que les agences de notation sanctionnent votre politique pour faire le constat de votre échec. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Depuis cinq ans, ce sont 350 000 emplois perdus dans l'industrie, avec une désindustrialisation comme nous n'en avons jamais connu – c'est un million de chômeurs en plus et le sentiment que l'État ne contrôle plus rien.
Les salariés de l'industrie se sentent floués. Ils devaient travailler plus pour gagner plus. Or, dans le meilleur des cas, ils travaillent autant pour gagner moins et, bien souvent, ils ne travaillent plus du tout.
Dans les terres industrielles et manufacturières de notre pays, c'est l'amertume qui domine vis-à-vis de votre politique. C'est évidemment le cas à Gandrange, en Lorraine, où notre candidat François Hollande va présenter aujourd'hui, son projet pour l'industrie. (Protestations et rires sur les bancs du groupe UMP.)
Le site de Gandrange restera le symbole du cynisme et des fausses promesses de Nicolas Sarkozy qui avait tenté de masquer son échec en promettant de ne pas laisser tomber les salariés. Aujourd'hui, il ne reste que des regrets, de la rancoeur et du ressentiment à l'encontre de celui qui les a abandonnés.
Votre politique industrielle s'est caractérisée par un abandon de la recherche et de l'innovation, source de compétitivité – même les agences de notation le soulignent. Elle s'est surtout caractérisée par un manque de volonté.
Il aurait fallu une initiative européenne contre les délocalisations ; le duo Merkel-Sarkozy se contente d'un traité incertain sur une lointaine discipline budgétaire. Il aurait fallu relancer la croissance ; vous avez fait le choix de l'austérité. Il aurait fallu mettre fin aux excès de la finance ; vous y avez renoncé.
Aucune de vos mesures, aucun de vos coups de massue sur le pouvoir d'achat n'a protégé les Français et encore moins notre industrie. Gandrange restera le symbole de votre échec mais aussi celui de l'irresponsabilité, des promesses non tenues, des désillusions, le symbole de l'abandon de l'industrie, de territoires et de populations.
Monsieur le Premier ministre, la législature touche à sa fin. Regardez les salariés de l'industrie dans les yeux, assumez votre bilan. Assumez les promesses non tenues et votre échec en matière de politique industrielle. Dites-leur qu'en 2007 vous les avez trompés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)