Monsieur Vandewalle, si notre pays est un contributeur significatif de la coalition, il n'est pas le premier après les États-Unis. Le deuxième contributeur est le Royaume-Uni, avec 9 500 militaires ; avec 4 800 militaires, l'Allemagne contribue à un niveau légèrement supérieur au nôtre ; avec 4 000 militaires, la contribution italienne est comparable à la nôtre.
Autrement dit, les grands pays européens contribuent de façon comparable aux forces de la coalition et progressent ensemble. Si des retraits unilatéraux peuvent être annoncés par certains États, les mouvements des grands pays sont coordonnés. Nous ne prendrons aucune décision sans régler notre pas sur celui de la coalition.
Monsieur Dhuicq, le rôle de la Turquie dans la coalition est avant tout symbolique. Certes, des entreprises turques, composées de musulmans sunnites, interviennent. Il existe une volonté turque d'exister dans tous les pays pantouraniens, dont l'Afghanistan fait partie. Le président Karzaï souhaite le soutien de la Turquie, qui représente pour lui – et pour beaucoup d'autres musulmans – l'exemple d'un État musulman qui a su réussir sa mutation vers la modernité en restant fidèle à ses bases culturelles. De ce fait, la Turquie peut jouer un rôle. Mais la réalité nous montre le caractère relativement limité de celui-ci sur le plan militaire ; les effectifs turcs ne sont que de 1 800 militaires ; de plus, ils interviennent peu, y compris en matière de soutien rapide. Donc il y a contraste entre une image turque favorable et une absence pratique de la Turquie sur le terrain.
La situation de l'Iran est presque inverse. L'image de ce pays n'est pas favorable en Afghanistan – c'est un pays chiite. Les très nombreux Afghans qui sont réfugiés en Iran n'y sont pas très bien traités. Enfin, il s'est finalement produit des attentats en Afghanistan, à l'occasion d'une grande fête chiite ; il n'y a pas d'atomes crocus entre l'Iran et l'Afghanistan.