Peu de familles en difficulté demandent le placement de leurs enfants : le plus souvent, il leur est imposé. Nous souhaitons que le nombre des placements judiciaires soit réduit car les familles n'adhèrent pas à cette décision. Dans de nombreux cas, les parents ont du mal à maintenir les liens avec leurs enfants. Pour des raisons, tout d'abord psychologiques, car ils ont été humiliés, ce qui nuit à la relation avec leur enfant, qui ne comprend pas ce qui arrive. Lorsque les enfants sont petits, on demande aux parents de ne pas trop venir les voir pour leur permettre de s'attacher à d'autres personnes. De surcroît, en dépit des dispositions de la loi de 2007 précitée, il n'est pas rare que les fratries soient séparées.
Les parents ont du mal à assumer leur droit de visite. Parfois les enfants sont placés loin de chez eux, ce qui pose des problèmes d'ordre organisationnel et financier, sachant qu'un grand nombre de familles ne perçoivent plus les allocations familiales et ne sont pas toujours aidées par l'ASE. Mais surtout, lorsqu'on leur demande de rencontrer leur enfant pendant une heure, dans un lieu neutre, où la seule chose à faire est de parler, les parents sont démunis. Sans intervention des travailleurs sociaux, beaucoup renoncent à leur droit de visite.