Je m'associe totalement aux propos de Mme Fraysse : nous avons toute été frappées, madame la ministre, par la manière dont vous avez répondu à nos interventions, alors que nous étions montées à la tribune dans un esprit assez consensuel, dans le seul but de formuler des remarques, poser des questions et améliorer le texte, en toute sérénité.
Le sujet est en effet consensuel, monsieur Domergue, vous l'avez dit. Pour autant, il ne s'agit pas d'un texte biblique, d'un texte sacré qu'il serait interdit de retravailler à la faveur d'un renvoi en commission. Nous sommes majoritairement en accord. Seulement, six ans après le rapport Debouzie – pourquoi donc nous précipiter quand nous avons si longtemps réfléchi pour ne rien faire ? –, il nous paraît indispensable, non de retarder la mise en oeuvre du texte, mais de faire en sorte qu'il bénéficie d'une réflexion plus approfondie. Nous nous sommes efforcés de vous montrer qu'il avait été élaboré dans la précipitation, sans concertation suffisante – les universitaires nous l'ont d'ailleurs signifié et nous avons tendance à les croire.
La deuxième raison pour laquelle nous sommes favorables à un renvoi en commission, c'est que cette proposition de loi n'a pas été mise en perspective : elle n'est qu'une pièce d'un kit. Or nous souhaiterions savoir dans quelle dynamique s'inscrivent ces études de santé et quelle est la place de ce kit dans le dispositif global.
Troisième raison, et de taille : nous avons été nombreux ici à travailler auprès des infirmières et des kinésithérapeutes et il ne nous semble ni logique ni légitime qu'ils soient écartés de ce premier tronc commun.
Quatrième raison, nous considérons qu'une sélection au bout de six mois, fondée sur des critères strictement scientifiques, pour renvoyer ces étudiants en faculté de sciences, n'est pas rationnelle.