Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de loi dont nous discutons aujourd'hui part du constat selon lequel, sur 50 000 étudiants de bonne qualité inscrits chaque année en première année d'études médicales, seulement 10 000 seront reçus. Certes, la possibilité de redoublement constitue une deuxième chance, mais même en tenant compte de ce facteur, un tiers seulement des inscrits en première année seront reçus. Les étudiants en médecine sont souvent très marqués par ces deux années d'études, ce qui se traduit par une grande tension dans les facultés, y compris chez les enseignants.
Il me paraît donc très méritoire, madame la ministre, de poser le problème – spécifique aux facultés de médecine et qui ne se rencontre pas, par exemple, dans les écoles d'ingénieurs ou les autres facultés, du fait de la présence de passerelles et de parachutes – et d'essayer de le résoudre. Je suis donc très heureux que M. le professeur Domergue présente aujourd'hui cette proposition de loi, qui va dans le sens du rapport rédigé par le professeur Bach, lequel souligne que le problème évoqué a plusieurs causes, liées notamment à l'orientation, à l'encadrement et à l'absence de passerelles.
Il me paraît logique qu'il y ait une première année commune à tous les étudiants appelés à exercer une profession dans le monde sanitaire : les médecins, les dentistes, les sages-femmes, mais aussi les pharmaciens.
Je suis également favorable à la réorientation qui, en offrant la possibilité à un étudiant inscrit en médecine de passer au bout de quelques mois dans une autre faculté, lui permet de ne pas perdre son année. Les mesures favorisant la réorientation sont utiles aux étudiants, mais présentent également des avantages en termes de locaux et d'encadrement.
Enfin, il me semble que les passerelles, qui existent dans de nombreuses matières, doivent être mises en place dans le cadre des études de médecine.
Je regrette cependant que d'autres points du rapport Bach n'aient pas été retenus. Il s'agit, en premier lieu, de l'entretien préalable. À la faculté de médecine d'Amiens, un universitaire auditionne 35 étudiants, ce qui paraît tout à fait correct. Lille présente à peu près le même ratio, et sans doute en est-il de même dans de nombreuses facultés. Il me semble qu'il serait intéressant d'étendre cette possibilité à l'ensemble des étudiants.
Le deuxième point se rapporte au tutorat, pratique qui présente un grand intérêt – la plupart du temps, les étudiants tuteurs sont d'ailleurs rémunérés – et devrait donc être encouragée.
Le troisième point est relatif aux matières, au sujet desquelles on peut regretter qu'il s'agisse de matières essentiellement scientifiques. Le rapport Leonetti sur la fin de vie fait ainsi apparaître, entre autres, qu'il manque aux étudiants en médecine une approche éthique de leur discipline. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)