Il faut répéter qu'il est hors de question de supprimer la visite médicale – contrairement à ce qui a été écrit dans un rapport. Aucun d'entre nous ne prendrait la responsabilité de provoquer des milliers de licenciements dans la période de crise financière, économique et sociale que nous traversons.
Il serait par ailleurs intellectuellement malhonnête de faire du visiteur médical le responsable de l'affaire du Médiator. Le visiteur médical est pris entre son éthique, sa déontologie, son désir de retrouver son coeur de métier – aux dires des syndicats que nous avons entendus –, et la pression qu'exercent sur eux les fluctuations du CAC 40 et la croissance à double chiffre exigée par les actionnaires de leurs entreprises. Cette pression à la performance s'exerce par zonage et par territoire. Ainsi, en médecine ambulatoire, leur direction leur demande de visiter plutôt les gros prescripteurs que les autres.
Finalement, la visite collective à l'hôpital a lieu quand elle est nécessaire. Dans certains hôpitaux, elle ne sera pas possible. À ce sujet, le ministre m'a répondu en première lecture qu'il suffirait que le visiteur médical prouve qu'il a pris un rendez-vous par téléphone. Ce système marche, mais il n'est pas transposable en médecine ambulatoire.