Un mot sur le tourisme. Alors que l'on voit poindre un groupe parlementaire salafiste, on n'a pas encore assisté à l'émergence d'un lobby touristique qui pèse pourtant à peu près autant dans l'économie que les salafistes au Parlement. Leurs intérêts respectifs sont pourtant radicalement contraires.
Les caractéristiques socio-économiques des militaires sont très semblables à celles des Frères musulmans et leurs bases sont très semblables, majoritairement provinciales et conservatrices. L'armée a néanmoins toujours cherché à s'en démarquer. Aucun membre d'une famille qui a choisi la voie militaire ne fera jamais partie des Frères musulmans. Ceux-ci comprennent une élite économique, qui possède beaucoup d'intérêts, toutefois assez distincts de ceux de l'armée, qui est attachée à un modèle de redistribution étatique et centralisé remontant à Nasser. Les Frères Musulmans, conservateurs sur le plan social, sont beaucoup plus libéraux sur le plan économique.
L'armée est arrivée au pouvoir avec un capital politique considérable, qu'elle est en train de dépenser inconsidérément. Pour continuer de bénéficier du soutien des masses, l'armée doit assurer une transition pacifique débouchant sur un système démocratique. Je ne crois pas que la société égyptienne la soutiendra si cette transition échoue ou si une dérive autoritaire se produit.