L'économie égyptienne est une économie de rente reposant sur cinq piliers : le tourisme, les hydrocarbures, essentiellement le gaz, les revenus du canal de Suez, les devises des expatriés et l'aide américaine. Elle a beaucoup de mal à se doter d'un véritable secteur manufacturier et à se diversifier. Ce problème demeure. S'y ajoutent aujourd'hui la chute des investissements et l'instabilité politique.
L'armée est un important prédateur économique, même si les contours de son empire économique, ne serait-ce que son patrimoine foncier, restent mal connus. Une certaine libéralisation économique avait été enclenchée dans les années 90, qui s'était accélérée à partir de 2004. Un gouvernement de réformateurs, composé de proches de Gamal Moubarak, avait alors réussi à restructurer l'économie et obtenu des résultats assez encourageants sur le plan macro-économique. Le taux de croissance avait ainsi atteint 7,3% en 2008. Mais le problème de la redistribution n'avait en rien été résolu. La population n'avait ressenti aucun effet bénéfique de la croissance dans sa vie quotidienne et les produits de première nécessité lui demeuraient inabordables du fait d'une très forte inflation. La richesse nouvellement produite restait largement captée par un petit nombre. Aujourd'hui, on est dans le flou total, l'économie étant bloquée.