Il n'y a pas d'organisation derrière les événements actuels. On ne peut pas dire non plus que le mouvement est spontané, car c'est le même noyau de jeunes militants très déterminés qui l'anime depuis les tous débuts et qui ne s'est jamais démobilisé. Le mouvement est aujourd'hui plus violent car il est plus composite. Les jeunes activistes ont été rejoints par des jeunes désoeuvrés originaires des quartiers les plus défavorisés qui viennent en découdre avec les forces de l'ordre. La violence se nourrit aussi de la surenchère entre contestation et répression.
Il faut avoir présent à l'esprit qu'en Égypte, tout peut très vite, par une série d'enchaînements, prendre une ampleur considérable et devenir hors de contrôle, dans la mesure où tout a une immense portée affective. Mais le mouvement actuel me paraît, en tout cas pour l'instant, condamné car il est largement désavoué par la population.
Quant à un leader charismatique dans la classe politique égyptienne, s'il y en avait un, depuis dix mois cela se saurait ! Il manque à l'évidence dans le pays une personnalité capable de fédérer.