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Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 15 janvier 2009 à 9h30
Application des articles 34-1 39 et 44 de la constitution — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

Le droit de résolution constitue bel et bien une avancée. L'inconvénient est que lorsque le Président de la République fait une annonce à la télévision, dès qu'il s'agit de la mettre en oeuvre, il la vide de son contenu ou bien en détourne l'objet. Ainsi du droit de résolution, le Gouvernement pouvant opposer son veto à une proposition qui le gêne. Ce droit de résolution est tellement « cadenassé » qu'il ne servira guère qu'à la majorité pour encenser, accompagner la décision gouvernementale.

Mais je parle du Gouvernement alors qu'il est mort sur l'autel de la transparence. Désormais, entre le Président de la République et le peuple, il n'y a que la télévision, qu'il tient désormais dans sa main de fer, en en contrôlant toutes les orientations. Ainsi, au moment où nous débattons du renforcement des droits du Parlement, M. Raffarin a émis ce matin sur BFM une remarque des plus judicieuses. Au journaliste qui l'interrogeait sur l'absentéisme des sénateurs de l'UMP, l'ancien Premier ministre a répondu : « Pourquoi voulez-vous que nous soyons présents dans l'hémicycle pour discuter d'une loi déjà en vigueur ? » M. Raffarin d'ajouter qu'il est normal que les sénateurs de l'UMP ne soient dès lors pas très présents en séance plénière. Juste remarque à l'attention de ceux qui sont supposés renforcer les pouvoirs du Parlement, lui redonner du lustre !

Il y a là un vrai problème. Une fois de plus, on parle du renforcement des pouvoirs du Parlement alors que, dans la réalité, on se moque de lui d'une façon inadmissible.

Pourquoi se place-t-on sur le registre de la déclaration et non sur celui de l'action ? Parce que le Président de la République entend gérer, lui et lui seul, le pouvoir médiatique. Il veut absolument que le temps politique devienne le temps médiatique. Alors que celui-ci est un temps court et celui-là un temps long, il essaie de réduire cet écart. Il voudrait qu'un propos tenu le matin sur je ne sais quelle chaîne de télévision devînt, le soir même, une loi.

Pour supprimer le temps qui sépare une annonce de sa mise en oeuvre, on supprime beaucoup de choses. Il n'est que de voir ce qui passe s'agissant des nominations sur France Télévisions. Mais voyons aussi la façon dont, en permanence, nous travaillons au sein de ce Parlement depuis quelques mois.

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