Monsieur le ministre, il y aurait beaucoup à dire de ce budget, qui poursuit dans la voie de la misère éducative, mais je me limiterai à une question, peut-être un peu décalée, que j'avais posée lors de votre audition par notre Commission, voici quelques semaines, et à laquelle votre réponse m'avait quelque surpris par sa désinvolture ou par l'ignorance qu'elle trahissait du sujet : je veux parler des écoles amiantées.
Nous envoyons en effet des enfants respirer un air amianté, avec tous les risques que cela suppose. Les maires sont donc confrontés à un choix impossible : réaliser des travaux très coûteux qu'ils sont souvent dans l'incapacité d'assurer – il faudrait parfois reconstruire les écoles –, ou fermer les établissements par mesure de précaution. Je vous laisse imaginer les réactions des parents dans ce second cas.
Vous avez répondu à cette question avec un effet de manche, affirmant que les écoles primaires étaient du ressort exclusif des communes – ce qui revenait à dire que celles-ci n'avaient qu'à se débrouiller.
Cependant, monsieur le ministre, si les écoles sont dans l'état où elles sont, c'est bien par la faute de l'État, laquelle a été reconnue très officiellement en la matière. L'État étant en cause, pourquoi ferait-on porter aujourd'hui sur les communes ce fardeau moral et technique ? Je reviens donc à charge : allez-vous encore balayer d'un revers de main ce grave problème, à propos duquel je n'ai rien vu dans le projet de budget, ou envisagez-vous des réponses efficaces ? Le maire que je suis écoutera votre réponse avec un grand intérêt.