Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, en début de soirée, Bernard Cazeneuve a fort brillamment mis en évidence les limites du modèle défini par le Livre blanc de la défense et la révision générale des politiques publiques, et qui est la base de la loi de programmation militaire que nous examinons aujourd'hui. Ce modèle se traduit par la déflation de 54 000 emplois du ministère de la défense, auxquels on pourrait ajouter la perte de 16 000 emplois liée à l'externalisation.
Une déflation de 54 000 emplois, c'est le plus grand plan social que la France ait à connaître. Si l'on ajoute à cela les 100 000 gendarmes quittant votre ministère, vous êtes sans conteste, monsieur le ministre, le champion de France toutes catégories de la RGPP ! Ne prenez surtout pas cela pour un compliment de ma part ! (Sourires.)
Nous aurons l'occasion de développer, au cours de l'examen de cette loi de programmation militaire, le caractère irréaliste, voire dangereux, de la politique que vous comptez mettre en oeuvre. L'un des points qui nous inquiètent, c'est l'avenir de tous les personnels de la défense, qu'ils soient civils ou militaires.
Concernant la mise en oeuvre de la déflation des militaires, vous comptez sur des mesures d'incitation financière et sur un reclassement dans d'autres fonctions publiques. Pensez-vous vraiment qu'en ces temps de crise, où le chômage croît de mois en mois, le pécule soit suffisamment incitatif pour amener un militaire à quitter son emploi ?