Ne nous leurrons pas : dans notre pays, le discours politique est souvent très éloigné des actes. Nous n'avons pas fait nôtre la culture de la mixité. Les femmes sont encore confrontées au sexisme et souvent obligées de se justifier face aux hommes. Nous avons engagé un partenariat avec un syndicat québécois : au Québec, dès qu'une situation se dégrade, les femmes et les hommes en parlent ensemble. Ici, nous ne disons rien par crainte d'être cataloguées. Du point de vue légal, la situation s'améliore, mais ce progrès demeure formel parce que nous manquons de lieux de débat. Dénoncer un problème de mixité reste difficile. Une femme qui, après avoir passé par les mailles du filet, poursuit son combat passe facilement pour une « enquiquineuse ».