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Intervention de Laurence Laigo

Réunion du 6 décembre 2011 à 16h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Laurence Laigo, secrétaire nationale de la CFDT en charge de la politique en direction des femmes :

Nous souhaitons que ces mesures de mixité soient instituées dans le cadre de l'agenda social. Nous ne pouvons pas revendiquer la mixité comme une priorité sans la mettre en oeuvre nous-mêmes.

La Commission européenne s'étant saisie de la question de la participation des femmes aux conseils d'administration, nous avons effectué un bilan de l'ensemble des législations européennes – grâce à vous, Madame la présidente, nous figurons en bonne place dans ce mouvement – et la CFDT s'est prononcée pour que la CES prenne position sur ce problème de la mixité. À cet égard, on ne peut se limiter aux conseils d'administration : l'entreprise forme un tout où chacun doit avancer du même pas.

Constatant une stagnation de la situation, la commission confédérale femmes a effectué un bilan de ces vingt-cinq dernières années. La CFDT a appliqué, au sein des instances nationales, des quotas qui donnent de bons résultats mais, si rien ne se passe en amont, cela finira par créer même à ce niveau une situation critique, faute de pouvoir puiser dans un vivier suffisant de femmes aux échelons intermédiaires.

Pour développer une culture de la mixité dans la ligne de nos statuts, nous élaborons actuellement un plan d'action national destiné à irriguer l'ensemble de l'organisation. Ce plan, qui s'appuie sur des expérimentations menées dans nos structures, comporte deux volets : l'établissement de résultats chiffrés pour évaluer l'application des règles que nous avons instaurées et un bilan en matière de comportements et de stéréotypes.

En effet, comme la politique, le syndicalisme a d'abord été forgé par des hommes - les femmes sont arrivées plus tardivement sur le marché du travail – et à travers des rapports de force non dénués d'une dimension physique. N'oublions pas non plus que les syndicats sont aussi des lieux de pouvoir. Dès lors, la question des stéréotypes et des comportements se pose avec acuité, sans oublier celle des conditions dans lesquelles on accède aux responsabilités : c'est souvent à l'issue d'une cooptation, ce qui favorise les hommes, et le petit nombre des femmes promues le doivent assez fréquemment à un mentor – masculin.

Le diagnostic de la CES confirme à l'échelle européenne l'analyse faite par la CFDT. Nous allons entreprendre un travail pour savoir comment, dans nos parcours militants, favoriser des modes de fonctionnement propices à l'installation d'une culture de la mixité - étant entendu que, pour nous, les quotas restent indispensables. Au quotidien, il faut que les femmes qui veulent assumer des responsabilités syndicales s'y sentent à l'aise, y soient acceptées et, d'abord, n'aient pas, pour y accéder et pour les exercer, à affronter deux fois plus de difficultés que les hommes – ce qui est encore le cas aujourd'hui. La mixité doit être présente à tous les niveaux. Se limiter aux échelons supérieurs n'est pas viable, y compris pour celles qui siègent dans les conseils d'administration.

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