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Intervention de Pascale Coton

Réunion du 6 décembre 2011 à 16h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Pascale Coton, secrétaire générale confédérale de la CFTC :

Je suis secrétaire générale de la CFTC depuis quinze jours. Notre congrès a en effet décidé de placer à la tête de notre confédération un binôme composé du président confédéral, Philippe Louis, et de moi-même. D'autre part, alors que les entreprises comptent 43 % de salariées, 43 % de nos adhérents sont des femmes, soit exactement la même proportion, et, pour nos élus prud'homaux, le pourcentage s'établit à 42 %. En revanche, la situation est loin d'être aussi bonne dans nos structures fédérales, régionales et départementales : 20 % seulement des postes de responsabilité y sont détenus par des femmes. Et, au bureau confédéral, nous ne sommes que deux sur quinze. De ce fait, nous avons l'intention d'organiser pendant l'année 2012 un congrès extraordinaire, pour introduire dans nos statuts des dispositions favorisant la présence de femmes et de jeunes dans toutes nos structures.

Pendant un tour de France de nos structures qui a duré dix-huit mois, j'ai essayé de comprendre pourquoi les femmes ne parvenaient pas à accéder en aussi grand nombre que les hommes à des postes à responsabilité. Celles que j'ai rencontrées m'ont expliqué que notre organisation demandait trop d'efforts à ses responsables : concilier vie familiale et vie professionnelle est déjà difficile ; dès lors, m'ont-elles dit, comment y ajouter un engagement syndical ? En outre, nos adhérentes ne souhaitent pas courir le risque de mettre en péril, surtout en cette période de crise, une cellule familiale dont elles se regardent comme les garantes. Elles redoutent qu'un engagement syndical ne les amène à perdre leur emploi ou à être victimes de discriminations.

Enfin, elles se défient des effets de la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale : celle-ci a en effet profondément modifié les règles de représentativité syndicale et conduira à l'élimination des organisations syndicales qui ne franchiront pas la barre des 10 % des suffrages (exprimés au premier tour des dernières élections de titulaires du comité d'entreprise). Dans ces conditions, elles ne veulent pas exercer de mandats qui risquent de prendre fin en 2013, les obligeant à reprendre leur emploi dans des conditions très délicates. Il est en effet extrêmement difficile à quelqu'un qui a exercé des fonctions de responsable syndical pendant plusieurs années de réintégrer l'entreprise dont il est issu.

Nous n'avions pas mesuré les effets anxiogènes de cette loi. Nous mettons en conséquence en place, à l'intention de nos délégués syndicaux, un dispositif de validation des acquis de l'expérience et nous poussons plus de femmes et de jeunes à monter des dossiers à cette fin. C'est pour nous une façon de les protéger.

Les femmes sont les victimes les plus nombreuses du temps partiel. Ce sont aussi le plus souvent elles qui sont à la tête de familles monoparentales. Elles ont donc besoin de se sentir doublement protégées. Or, aujourd'hui, le syndicalisme ne protège pas, bien au contraire – voyez en ce moment les articles de presse relatifs à son financement !

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