Vous l'avez bien compris, nos femmes ont des caractéristiques sociodémographiques très singulières qui interpellent souvent et qui peuvent s'expliquer par un très fort sens de l'engagement. Certaines disent avoir fait des sacrifices pour arriver là où elles sont – c'est notamment le cas de celles qui sont officiers. Ce très fort sens de l'engagement, que l'on retrouve d'ailleurs chez les hommes, est en quelque sorte sublimé chez les femmes. Couplé aux notions, elles aussi très fortes, de service public, de service rendu à la nation, de justice, d'ordre, d'équité, il fait passer la vie familiale au second plan. Ces femmes ont calculé leur vie. Elles savent, par exemple, combien d'années elles veulent passer sur le terrain avant d'avoir des enfants. Et leur engagement est tellement exclusif qu'elles épousent quasiment la gendarmerie, au point de choisir leur conjoint dans l'institution pour qu'il comprenne les contraintes de leur métier. Quel que soit le type de recrutement, tous les individus ont la même vision de l'institution et de ses sujétions. Ils arrivent donc avec une vision réaliste du métier et savent très bien ce qui les attend, mais cela ne leur fait pas peur. Cela mérite d'être souligné car c'est tout à l'honneur des personnels féminins. Dans la cohorte 2010, 34 % des femmes élèves sous-officiers sont déjà en couple avec un gendarme à l'entrée à l'école, ce qui a forcément une incidence en termes de parcours de carrière. L'amour de ces femmes pour l'institution m'a toujours fascinée et touchée.