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Intervention de Henri Jibrayel

Réunion du 22 décembre 2011 à 9h30
Répression de la contestation de l'existence des génocides reconnus par la loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Jibrayel :

Les premiers rescapés du génocide arménien arrivent en France à partir de septembre 1922 en provenance de Turquie, de Syrie, du Liban, de Grèce. Ce sont pour la plupart des femmes, des vieillards ou de très jeunes adultes. Ils logent dans des hôtels meublés du quartier de Belsunce et de la gare Saint-Charles, où ils s'entassent à plusieurs familles dans une chambre.

Nombre d'entre eux sont dirigés vers un camp situé à proximité de la gare Saint-Charles. Devant l'afflux de réfugiés, un second camp, situé dans le quartier d'Oddo et ayant servi pendant la Première Guerre mondiale pour les troupes coloniales, est ouvert de 1922 à avril 1927. À l'époque, le gouvernement français souhaite envoyer ces réfugiés arméniens, à 80 % des paysans, dans les campagnes où la main-d'oeuvre fait défaut. En fait, nombre d'entre eux trouveront du travail dans les usines, où ils effectueront les travaux les plus pénibles. Jusqu'en 1936, ils vivent dans des bidonvilles situés à proximité des industries, dans des quartiers comme Saint-Loup, Sainte-Marguerite, Saint-Antoine ou Saint-Jérôme. Dès 1927, ils construisent, dans chacun de ces quartiers, des maisons, mais surtout des écoles et des églises, qui permettent de recréer symboliquement un bout d'Arménie.

Ce que je viens d'évoquer, je le tiens de ce que m'ont raconté les Arméniens de Marseille, qui le tiennent eux-mêmes de leurs parents et de leurs grands-parents. Aujourd'hui, je suis particulièrement heureux et ému de voir que la pénalisation de la négation du génocide arménien revient en débat à l'Assemblée nationale. La pénalisation de la négation du génocide arménien n'est pas un simple acte législatif : c'est un devoir pour nous, élus du peuple, de faire en sorte que soit pénalisée la négation de ce que l'histoire ne cesse d'affirmer,

Une fois encore, pour tous mes amis arméniens, je me réjouis de ce texte et ne ferai que mon devoir en lui apportant mon approbation, avec une pensée pour Hrant Dink. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

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