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Intervention de Francis Delon

Réunion du 14 décembre 2011 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Francis Delon, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale :

La menace nucléaire, monsieur le président Poniatowski, émane de deux pays non « dotés » au sens du traité de non-prolifération.

L'Iran, tout d'abord, n'a pas l'arme nucléaire, mais poursuit ses programmes en dépit des résolutions du Conseil de sécurité et du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Un rapport récent de l'Agence décrit en détail les travaux que ce pays mène en ce sens. La menace se précise et grandit malgré tous les efforts pour la parer. C'est pourquoi la France soutient le durcissement de sanctions qui, contrairement à ce que l'on entend parfois, commencent à produire leurs effets, créant notamment des difficultés d'approvisionnement dans des secteurs stratégiques pour les Iraniens.

Le deuxième pays est la Corée du Nord, qui nous « promène » au fil de discussions qui s'apparentent à du chantage. Contrairement à l'Iran, ce pays possède probablement quelques engins nucléaires. Certes, il est éloigné de la France, mais il peut avoir un rôle de détonateur dans une zone très fragile, notamment vis-à-vis de la Corée du Sud et du Japon.

Par ailleurs, vous soulignez à juste titre l'effet d'entraînement que la politique menée par l'Iran peut avoir sur des pays voisins. Le prince Turki al-Fayçal a affirmé récemment – mais il l'avait déjà dit à de nombreuses reprises dans d'autres enceintes – que l'Arabie saoudite ne pourrait pas laisser l'Iran se doter de l'arme nucléaire sans réagir. On peut également penser à d'autres grands voisins. Lorsque je parle de la zone de risque allant de l'Afrique du Nord au Moyen-Orient, je prends en compte le risque iranien.

De nombreuses questions portent sur l'Afrique, que j'ai mentionnée tout à l'heure comme un continent émergent et dont la démographie, évoquée par Jacques Myard, est un élément important. Alors que l'on a longtemps considéré que ce continent était à l'écart de la croissance internationale et des grands mouvements affectant le reste du monde, on observe une certaine montée en puissance. La démographie, de ce point de vue, constitue une aide car l'Afrique est d'abord un continent sous-peuplé…

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