Vous représentez un secteur foisonnant et essentiel, qui a pour mission de rapprocher de l'emploi durable ceux qui en sont très éloignés, mais qui a trois soucis principaux qu'on peut résumer en trois mots : gouvernance, financement et territorialisation.
S'agissant de la gouvernance, nous avons du mal à comprendre qui fait quoi pour les personnes en difficulté. Le futur directeur de Pôle emploi s'est engagé devant nous à ce que ses services leur consacrent davantage de temps ; les maisons de l'emploi et les missions locales sont présentes partout et il y a les structures d'insertion. Mais l'organisation de tout cela demeure floue et l'on se demande même parfois si vous travaillez bien tous dans la même direction.
Pour financer les 500 000 personnes éloignées de l'emploi, nous avons voté il y a quelques mois la proposition de loi de Gérard Cherpion. La Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle organisera une journée sur la formation professionnelle en janvier, nous dit-on : il est temps ! J'espère qu'au moins quelques-unes de ces personnes éloignées de l'emploi ont déjà ressenti les effets de ce texte.
Avec un budget en baisse de 12 % et des structures éprouvées par ces restrictions, l'emploi est-il encore une priorité de l'État ? Nous, élus, sommes sans cesse sollicités par les maisons pour l'emploi et les missions locales qui n'arrivent pas à établir des budgets au-delà d'une année.
Selon vous, monsieur Bonjour, chaque Français peut trouver un emploi dans notre pays. Permettez-moi d'en douter. Votre enthousiasme vous honore, mais force est de constater que, depuis près de trente ans, le nombre des chômeurs n'a jamais été inférieur à deux millions et ceux dont vous vous occupez sont particulièrement éloignés de l'emploi. Sans croissance, nous ne parviendrons pas à les y ramener, mais nous le pourrons d'autant moins qu'on réduit vos moyens !
Nous vous devons toutefois quelques réussites. Je citerai l'hôtel d'activités pour l'économie sociale et solidaire qui a été créé dans ma circonscription, ou encore les clauses d'insertion sur les grands chantiers. Mais il reste tellement à faire, et avec si peu de moyens...