Le point sur lequel les progrès ont été les plus nets au cours des cinq dernières années, ce sont sans doute nos relations avec les entreprises et avec les collectivités. S'agissant de ces dernières, le recours croissant à la clause d'insertion a créé un véritable « appel d'air » : dans la plupart des marchés publics, la part de la commande publique réservée aux personnes en difficulté d'emploi tourne autour de 5 %. Pour ce qui est des entreprises, la notion de « responsabilité sociale des entreprises » prend de plus en plus de consistance, aussi bien dans les PME que dans les grands groupes – où d'ailleurs elle n'est plus gérée comme autrefois par le service de la communication, mais par celui des ressources humaines. Nos réseaux sont de plus en plus sollicités pour établir des partenariats commerciaux ou des actionnariats. Malheureusement, faute de postes, nous ne sommes pas toujours en mesure de répondre à cette demande.
Le secteur de l'insertion est désormais sorti de sa confidentialité et s'est donc rapproché à la fois des collectivités et des entreprises, désormais soucieuses de produire biens ou services avec du personnel local et de ne pas laisser la gestion de l'exclusion au seul secteur social.
Certains départements attribuent une part du RSA à une entreprise, à un chantier d'insertion ou à une association intermédiaire, afin de faire rentrer les exclus dans le droit commun. Cette expérience pourrait être étendue à l'ensemble des départements. Plus généralement, la gouvernance que nous souhaitons devrait permettre à l'État et aux collectivités de s'inspirer systématiquement de telles expériences gagnant-gagnant.
Enfin, nous assistons aujourd'hui en Europe, à travers le social business, au développement de la finance solidaire. La France pourrait également s'en inspirer pour rénover le financement de l'insertion, ne serait-ce qu'au niveau de territoires restreints.