Les interventions des uns et des autres montrent que nous avançons bien lentement sur cette question de l'insertion, car cela fait des années que nous disons qu'on ne peut la résumer à l'insertion dans l'emploi. En effet, les difficultés économiques ont sur le logement et sur la santé des personnes concernées des conséquences qu'il faut également traiter.
Il est étonnant qu'en période de crise, alors que les personnes exclues de l'emploi sont de plus en plus nombreuses, vous soyez confrontés à une réduction de vos moyens. En effet, si l'on vous invite à travailler à budgets constants, ceux-ci sont en réalité en baisse si l'on tient compte de l'inflation. Et la réduction de la durée des contrats aidés empêche tout simplement les personnes dont vous vous occupez de reprendre pied – je ne dis pas de « se réinsérer » car beaucoup se retrouvent sans emploi sans pour autant être « désinsérées » de la société.
La question du financement est préoccupante. L'ouverture de l'insertion à l'intérim induit forcément l'intervention de financements privés et si l'on joint à cela la réduction de la durée des contrats aidés et le privilège donné à l'accès à l'emploi, le risque est grand d'en venir à une insertion à deux vitesses, au bénéfice de ceux qui sont immédiatement employables et au détriment des plus fragiles.
Je suis surprise que personne n'ait mentionné les régies de quartier, dont l'intérêt est de fournir un emploi à ceux qui en ont besoin en même temps que des services à la population. La régie de quartier Paris Centre, que je connais bien, permet à un public en insertion d'effectuer, chez des personnes âgées par exemple, de petits travaux pour lesquels les entrepreneurs ne se déplacent pas.