Nous avons souhaité signer un contrat local de santé dès que ce dispositif a été institué mais nous avons dû attendre, ses promoteurs n'étant pas convaincus de la pertinence de l'outil pour un territoire de soixante-dix mille habitants – bien que cela représente tout de même le tiers du département.
L'accès aux soins constitue un enjeu primordial pour tous les territoires et, en milieu rural, le problème se pose dans les mêmes termes qu'à la périphérie des grandes agglomérations ; c'est d'ailleurs moins un problème de démographie médicale que de répartition des médecins sur le territoire. Quoi qu'il en soit, lorsque les médecins font défaut, la population est désespérée, je peux en témoigner, et à ce désespoir succède celui des maires. Avec les élus les plus sensibilisés à cette question, nous avons donc souhaité rencontrer les professionnels afin d'élaborer la demande de diagnostic et de préparer des solutions, les sujets les plus préoccupants étant les addictions et la santé mentale ; en dix ans de mandat, en effet, j'avoue que les internements d'office ont été pour moi le fardeau le plus lourd à porter. Nous avons alors eu, médecins compris, la bonne surprise de constater que les acteurs de terrain étaient nombreux et souvent de qualité.
Aujourd'hui, nous élaborons un plan de financement avec l'ensemble des communes du pays et avec la contribution des fonds européens puisque nous avons la chance de bénéficier d'un programme LEADER. Nous réalisons également un annuaire, qui sera régulièrement actualisé, dans lequel chacun trouvera l'information nécessaire. Nous pourvoyons donc à la coordination qui faisait défaut…