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Intervention de Burhan Ghalioun

Réunion du 12 octobre 2011 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien :

Au sein de l'armée, il y a aussi des divisions, que le pouvoir utilise pour conduire la répression. Le régime a élaboré ses propres outils dans ce domaine, avec la garde républicaine, qui est une armée dans l'armée, et des unités spéciales, dont trois ou quatre participent directement aux actions punitives. Mais la majeure partie des unités de l'armée reste à l'écart de celles-ci.

Cela explique que les désertions soient limitées, même si elles représentent tout de même 15 000 personnes, parmi lesquelles des officiers et des alaouites soutenant la révolution.

Je pense aussi que la position russe va évoluer. L'attitude de Moscou me paraît intenable sur le long terme si les massacres et la répression se poursuivent. Il faut donc continuer à négocier avec la Russie. Une invitation indirecte nous a d'ailleurs été adressée à cet égard, puisqu'on m'a demandé si j'acceptais de dialoguer avec elle ; j'ai répondu que nous y étions tout à fait favorables.

Les réticences observées au Liban vis-à-vis de la révolution s'expliquent par le fait que les Libanais se sont habitués – surtout le général Aoun – à l'équilibre existant.

Mais il est irréaliste de la part d'une partie de l'opinion syrienne et libanaise de penser que le régime en place va pouvoir maintenir la stabilité de la région, laquelle n'est pas tenable – la révolution le prouve – et n'a rien produit de positif – la zone n'ayant pas connu de véritable développement et ayant été confrontée à des conflits permanents et à la violation constante des droits de l'homme. Je suis persuadé que nous pourrions trouver une entente avec le général Aoun – que j'ai connu lorsqu'il était anti-syrien – et nos amis libanais.

La transformation démocratique de la région garantira mieux les droits des chrétiens et créera des conditions de développement meilleures, attendues par les jeunes générations syriennes comme libanaises. Il y a encore une certaine inertie intellectuelle et politique comme il y a de l'inertie géographique. L'essentiel est maintenant de prouver qu'un espoir est possible et que notre révolution va l'emporter.

Selon moi, le régime s'effondrera d'un seul coup. C'est une machine de guerre construite depuis 48 ans, fondée sur des services de renseignement et des appareils contrôlant toutes les unités. Au sein de l'armée, par exemple, le chef d'une division ne peut ordonner seul le déplacement de ses hommes : il lui faut l'ordre préalable de quatre services de renseignement. Mais sous la pression intérieure de la révolution et extérieure de la communauté internationale, le régime se délitera, ce qui devrait conduire à un effondrement de l'appareil de répression et du pouvoir.

Mis à part le quadrillage strict des quartiers, Alep a bénéficié des dix dernières années de coopération et d'échange avec la Turquie. La bourgeoisie locale avait des perspectives, à la différence des autres villes, surtout les villes moyennes, où tout était bloqué et où il n'y avait pas d'espoir de développement.

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