Je me suis rendu au Liban au printemps dernier, où j'ai rencontré l'ancien président du Conseil Fouad Siniora, le Général Aoun et l'ancien président Amine Gemayel. Ce dernier m'a dit : « Si j'avais en face de moi le président Assad, je l'étranglerais parce qu'il a tué mon fils, mais aujourd'hui, dans la situation actuelle, je souhaite qu'il puisse rester parce que les conséquences de son échec seraient terribles pour l'équilibre de la région ». Comment se fait-il que le régime tienne malgré le mouvement de révolte ? N'y a-t-il pas parmi ceux qui le condamnent un double jeu, consistant à s'y opposer en apparence en dénonçant les exactions et les crimes, tout en le soutenant, en raison d'un certain nombre d'intérêts, y compris économiques ?
Quelle est votre position vis-à-vis du Liban, dont on a dit qu'il était un peu une colonie de la Syrie ? Je rappelle que le régime syrien s'était fortement impliqué dans la composition du gouvernement de ce pays, ce qui l'avait d'ailleurs retardée. Êtes-vous prêt, en cas de victoire de votre mouvement, à redonner au Liban une véritable indépendance pour lui permettre d'exister sur le plan national et international ?