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Intervention de Burhan Ghalioun

Réunion du 12 octobre 2011 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien :

Je comprends les inquiétudes de la communauté chrétienne, mais à la différence de l'Irak où les États-Unis ont voulu reconstruire l'État après l'avoir anéanti, nous souhaitons préserver celui-ci ainsi que les institutions.

La situation est également différente en Égypte, où les Coptes ont toujours souffert d'une discrimination. En Syrie, au contraire, l'élite chrétienne a joué un grand rôle depuis le XIXesiècle dans la renaissance politique et le premier ministre syrien nommé après l'indépendance était chrétien. Il n'y a jamais eu chez nous, dans l'histoire moderne, d'affrontements entre chrétiens et musulmans : l'harmonie a toujours régné entre eux.

Nous demandons qu'un effort exceptionnel soit fait par la communauté internationale pour appliquer la disposition relative à la responsabilité de protéger les civils. Si la situation est bloquée au niveau du Conseil de sécurité, des démarches peuvent être menées au niveau européen et international.

Cela étant, je ne suis pas pessimiste sur l'évolution de la position de la Russie : nous devons dialoguer avec ce pays, ainsi qu'éventuellement avec la Chine.

Madame Bourragué, les femmes, même celles qui sont voilées, sont très présentes dans cette révolution – laquelle ne se réduit pas à une révolte. Elles le sont aussi, toutes confessions confondues, au sein du CNS, de son Bureau exécutif, du secrétariat général et de l'assemblée générale. Nous souhaitons renforcer cette participation dans nos instances comme dans la vie politique syrienne.

Le Parti Baas a été utilisé comme un instrument idéologique, un paravent, pour un pouvoir dépendant essentiellement des services de sécurité et de renseignement. Il n'y a pas d'espace politique en Syrie, ni de politique tout court : celle-ci a été éradiquée ; seuls existent ces services, qui manipulent les hommes politiques – y compris le président de la République, qui a été nommé par eux, même s'il les dirige aujourd'hui – et contrôlent l'armée.

Le parti Baas participe à la répression dans la mesure où il couvre ce pouvoir sécuritaire.

Monsieur Julia, nous essayerons de vous fournir la liste que vous demandez, mais l'administration de l'Union européenne et les chambres de commerce pourraient sans doute nous aider à cette fin.

Nous sommes en train de prendre contact avec toutes les capitales européennes – ainsi qu'avec l'Inde ou la Chine – pour favoriser la reconnaissance internationale. Je me suis notamment rendu à Stockholm et je dois aujourd'hui rencontrer un ministre britannique.

Il est vrai qu'à cause de l'arbitraire et du despotisme qui ont prévalu dans la région, la culture a changé et conduit les gens à se replier sur eux-mêmes et les valeurs traditionnelles. Mais aujourd'hui, avec une réelle ouverture politique et républicaine, cette culture conservatrice, qui a dominé les trente dernières années, devrait progressivement disparaître au profit d'une culture moderne.

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