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Intervention de Claude Dreux

Réunion du 1er décembre 2011 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Claude Dreux, président du Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française :

Le service qui gère le dossier pharmaceutique, situé dans les mêmes locaux que le Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française, a tout à fait les moyens d'assurer la surveillance des vaccinations au moyen d'un carnet de préférence électronique. L'efficacité du carnet de suivi des patients sous anticoagulants montre l'intérêt d'une telle opération. En effet, faute d'un suivi suffisant dans la prise des anticoagulants prescrits, le surdosage ou sous-dosage de ces médicaments – du reste difficile à détecter par le patient – est la pathologie qui entraîne le plus grand nombre d'hospitalisations, voire de décès. Nous avons donc instauré, avec l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, un carnet de suivi des anti-vitamines K, partagé entre le médecin, le pharmacien et le biologiste, et dont 800 000 exemplaires ont été distribués. Cette procédure entre dans le cadre de l'éducation thérapeutique au titre de la prise en charge du patient. Hier, lors d'une conférence sur les nouveaux anticoagulants, les médecins nous ont indiqué que la pathologie liée à la surdose d'anticoagulants avait beaucoup régressé.

Le dossier pharmaceutique couvre maintenant 90 % des officines et dix-huit millions de personnes. Un carnet de vaccination pourrait être mis en place en utilisant les mêmes méthodes – à condition que les données soient stockées à vie, et même jusque trois années après la dernière intervention.

On reproche parfois au dépistage du cancer de la prostate d'entraîner un « surdiagnostic », qui pousse à opérer des patients dont on ignore si leur cancer va devenir très actif et produire des métastases. Or, le dépistage précoce permet de traiter ce cancer par des méthodes peu invasives – ultrasons ou curiethérapie – qui, sans ablation, évitent aux patients des métastases osseuses très douloureuses. Comme pour les accidents de la route, l'évaluation de l'efficacité vaccinale ou du dépistage des cancers ne tient compte que de la mortalité. Il arrive ainsi que l'on renonce à effectuer ce dépistage chez les septuagénaires au prétexte qu'ils ont toutes chances de mourir d'autre chose, mais sans tenir compte des dix ou vingt années qu'ils passeront peut-être à souffrir de douleurs osseuses. Dans un livre que nous venons de finir de rédiger, avec le professeur Jean-François Mattei et d'autres membres des académies de médecine ou de pharmacie, nous insistons beaucoup sur la notion d'humanisme. Ainsi, dans un chapitre intitulé « La vaccination, un geste citoyen et humaniste », le professeur Pierre Bégué pose la question de savoir que faire devant la progression des refus vaccinaux. De fait, le vaccin est une protection à la fois pour le patient et pour les autres.

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