Nous sommes, je crois, à peu près tous favorables à l'idée d'une consultation annuelle de prévention et nous avons, pour notre part, élaboré des recommandations applicables à la population générale, étant entendu que les actes relevant de cette rubrique doivent être adaptés à la situation de chaque patient et retracés dans son dossier médical. Ainsi, le dépistage du cancer du sein, par exemple, ne s'effectuera pas de la même façon selon qu'il existe ou non des antécédents familiaux. Il conviendra donc de pouvoir s'appuyer sur le dossier médical de synthèse : ce document dont nous avons proposé la création lorsqu'a été institué le médecin référent – et qui ne doit pas être confondu avec le dossier médical personnel – indiquera les antécédents, les problèmes en cours et les facteurs de risque : c'est à partir de ces données que pourra être définie une politique de prévention individualisée.
À ce sujet, je rappelle que le choix d'un médecin traitant ne s'impose qu'aux plus de seize ans ; or il faut que ce médecin puisse soigner les patients dès leur naissance. L'existence de la pédiatrie n'est plus un obstacle : cette spécialité disparaît en dehors de l'hôpital et, en outre, les pédiatres peuvent être reconnus comme médecins traitants. Quant au problème des couples divorcés, soulevé par le ministre de la santé, rien n'empêche, si les parents n'habitent pas au même endroit, que chacun choisisse un médecin traitant, à charge pour celui-ci de coopérer avec son confrère.
Le document médical de synthèse permettrait de définir une stratégie annuelle, qui est le préalable indispensable à la consultation annuelle de prévention, de dépistage et d'éducation à la santé.