Dans le travail du médecin traitant, il y a en effet une part de prévention qui n'est pas toujours visible. Par ailleurs, tous ceux qui auraient besoin d'une action de prévention ne se rendent pas systématiquement dans un cabinet médical – c'est le cas notamment de gens qui souffrent d'addictions au tabac ou à l'alcool mais qui ne se perçoivent pas comme malade. C'est la raison pour laquelle on avait envisagé à une époque des consultations de prévention, dites de santé publique, une fois par an ou tous les deux ou trois ans, en fonction des tranches d'âge ou des milieux professionnels, parallèlement aux actions conduites par la médecine scolaire ou par la médecine du travail.
Il reste que nous faisons de la prévention, même si cela se limite aux patients que nous voyons. La convention médicale de juillet 2011 donne même une impulsion nouvelle aux actions de prévention puisqu'elle permet d'impliquer le médecin traitant dans la prophylaxie de la grippe – au travers de la vaccination des plus de soixante-cinq ans, mais aussi des personnes atteintes de maladies chroniques telles que l'asthme ou le diabète –, dans le dépistage du cancer du col de l'utérus ou du sein, ou encore dans la maîtrise du risque iatrogénique chez les personnes âgées. Cela correspond à un travail de fond : au regard de l'élément fondateur constitué par le contrat d'amélioration des pratiques individuelles, il semble que les pratiques des généralistes en matière de prévention s'améliorent beaucoup. Cela étant, elles ne peuvent être évaluées que sur plusieurs années.
Une consultation régulière du médecin traitant, axée sur des risques propres à chaque tranche d'âge comme les addictions pour les moins de trente-cinq ans ou les risques cardio-vasculaires pour les personnes de plus de trente-cinq ans, par exemple, pourrait permettre d'atteindre les personnes qui ne se sentent pas malades mais qui ont néanmoins des problèmes de santé.