Sur l'espace maritime, je ne voudrais pas que mes propos soient interprétés comme une réserve. Vous trouverez dans notre document des développements sur l'importance de l'outre-mer. Mais ma mission ne porte pas sur le dimensionnement capacitaire des forces.
Sur le terrorisme, vous êtes sévère : non, le terrorisme n'est pas l'alpha et l'oméga du Livre blanc de 2008. Il en était question parce que c'était un phénomène très important. À l'époque, Al-Qaïda avait un agenda global et cela avait justifié l'intervention de la France dans la coalition en Afghanistan. En tout état de cause, la situation a évolué depuis 2008 et cela devra apparaître dans notre analyse.
Sur la menace balistique, j'ai noté ce que vous avez dit.
Sur l'OTAN, lorsque nous avons préconisé le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN dans le Livre blanc de 2008, nous avions précisé que cela était destiné, non pas à affaiblir la défense européenne, mais à désarmer ceux qui prétendaient que si notre pays poussait à la construction de la défense européenne, c'était pour affaiblir l'OTAN. Reconnaissons-le, depuis cette date-là, la France a été fidèle à sa ligne : elle a fait de gros efforts pour renforcer la défense européenne. Ce n'est certainement pas le pays qui a baissé la garde en Europe. La loi de programmation militaire a ainsi été globalement respectée depuis 2008. En termes de défense européenne, notre ambition demeure intacte. Ce qui nous guide c'est l'exigence d'autonomie dans le domaine stratégique. Cette préoccupation rejoint d'ailleurs toutes vos interventions. La défense européenne n'a pas avancé comme nous l'aurions souhaité, c'est vrai. Mais nous n'avons pas renoncé à notre ambition. Certes, nous avons des déficits dans certains domaines, les ravitailleurs, par exemple. Mais ce point a été évoqué dans le Livre blanc : sur les 377 milliards d'euros prévus jusqu'en 2020, une part importante concerne précisément le renouvellement de la flotte, âgée, de nos ravitailleurs.