Monsieur Baert, la question de savoir si les personnels de Dexia sont motivés relève du management de cette entreprise. En tant qu'actionnaire, nous serons vigilants, mais je n'ai aucune inquiétude quant au fait que l'administrateur délégué, M. Pierre Mariani, fera tout son possible pour garder motivées ces équipes, qui ont encore du travail pour de nombreuses années car, même si Dexia n'empruntait plus un centime, les portefeuilles vivront encore au moins jusqu'à 2030. Dans une conjoncture défavorable à l'emploi, je ne doute pas que les personnes travaillant chez Dexia auront à coeur de bien remplir leur mission.
Je le répète, je sortirais de mon champ de compétences si je répondais à la question de savoir qui doit payer la soulte. Jusqu'à la crise de 2008, l'Europe était inondée de crédit à bas taux, grâce à la politique américaine qui s'y diffusait et permettait alors, de façon tout à fait exceptionnelle dans l'histoire économique, d'emprunter à bas taux pour placer à des taux plus élevés. Le crédit aux collectivités locales sera donc plus cher qu'auparavant, mais il n'y a pas de raison pour qu'il soit structurellement déconnecté de celui consenti aux entreprises de solvabilité comparable. Le taux directeur des prêts aux entreprises sera aussi celui du marché, du fait de l'extraordinaire tension qui se fera sentir sur les dépôts, car il faudra, pour prêter, lever des ressources auprès d'investisseurs tiers. En ajoutant le coût du refinancement et le coût du ratio de liquidités à long terme, évalué à 100 points de base, on peut prédire que les taux seront structurellement entre 1,2 % et 1,5 % plus élevés qu'auparavant.