Il est vrai que l'exécution du plan Campus connaît un retard considérable, seulement 56 millions d'euros ayant été consommés après quatre ans sur les cinq milliards annoncés, alors que le taux de réalisation des programmes est de 50 % dans les contrats de projets État-régions (CPER). Les causes de ce retard sont multiples. D'abord, les projets éligibles n'étaient pas complètement élaborés. D'autre part, c'était la première fois que les universités étaient réellement maîtres d'ouvrage, alors que ce rôle revient à l'État ou à la région dans le cadre des CPER. De plus, la diversité de structure des PRES appelait, notamment en ce qui concerne le rôle du maître d'ouvrage, des clarifications juridiques – qui ont été apportées depuis. Surtout, les universités ne disposent pas encore des outils susceptibles de donner une traduction concrète au principe de leur autonomie, même si celui-ci fait aujourd'hui l'objet d'un consensus.
Quant aux membres des jurys internationaux chargés de sélectionner les projets d'investissements d'avenir, ils sont recrutés parmi les candidats retenus par l'ANR. Je pense que ces modalités de recrutement garantissent la qualité de ces jurys, étant entendu que l'État stratège doit faire valoir ses priorités.