Il ne faut pas se laisser égarer loin du coeur du problème par deux débats. Celui concernant la publication du rapport a été ouvert par un premier débat provoqué par le rapporteur et concernant la suppression des concours. À partir de là tout est faussé !
Le fond de la question est que le système de formation des maîtres et des professeurs est catastrophique. Chacun le sait ; or aucune mesure n'est prise pour le redresser.
Rappelons que la réalité de la réforme est la suppression de dix-huit mille postes. Vous l'évacuez en une demi-page dans votre rapport en disant que vous n'avez pas à vous prononcer sur cette question qui relève de la stratégie économique et financière. Or, c'est le fond du problème : si nous reprenons un système de formation professionnalisé, il nous faut des postes !
La réforme devait, par ailleurs, régler le compte des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Elle ne l'a pas fait, les IUFM subsistent et leur rôle n'est toujours pas défini.
Elle visait enfin à améliorer la formation des maîtres. Or que se passe-t-il actuellement ? Il n'y a aucune formation des maîtres ! Nous sommes revenus quarante ans en arrière, avec l'idée folle que la masterisation et le haut niveau de formation universitaire peuvent remplacer la formation professionnelle que nous avions mise en place. C'est cela, la réalité ! De ce point de vue, le rapport dit fort bien – j'ai relevé les mots – que c'est une réforme qui a été improvisée, qu'elle n'est pas cadrée et qu'elle conduit à une fausse professionnalisation.
S'agissant du point qui a fait débat, c'est-à-dire la suppression des concours, nous ne pouvons pas douter de l'honnêteté intellectuelle du rapporteur. Mais il est obstiné ! Certes, il supprime in fine la vingtième proposition, mais il la maintient dans le corps du rapport. C'est son avis. Ce n'est pas le nôtre !
Sur le fond, nous ne pouvons pas nous prononcer en faveur de ce rapport. Si vous le publiez, le ministre entendra peut-être quelque chose… Mais je ne voterai pas la publication car je pense qu'elle donnera l'impression que nous approuvons le contenu de ce rapport.
Nous n'approuvons pas l'idée que vous avez exprimée et que vous avez tue momentanément mais dont nous savons qu'elle subsiste dans les milieux gouvernementaux et majoritaire, qui est de supprimer les concours de la fonction publique et de revenir à un recrutement local. Cette position fait fi de toutes les lois républicaines que des générations ont réussi à établir dans ce pays. Il faut le dire ! En ce qui me concerne, je n'approuve pas le rapport et donc je n'approuverai pas sa publication.