Un car modernisé aux dernières normes euro peut en effet offrir un bilan CO2 bien plus positif qu'un train thermique peu fréquenté.
La politique ferroviaire serait une impasse pour le développement durable et l'aménagement du territoire si elle oubliait les liaisons intermédiaires entre villes de moyenne importance. La priorité doit être donnée à la rénovation du réseau existant, afin de stabiliser l'âge du réseau en renouvelant les lignes les plus fréquentées, qui ont été délaissées, ces dernières années, au profit du réseau LGV.
Le développement du réseau à grande vitesse prévu dans le Grenelle de l'environnement fait peser une hypothèque sur le système. Les objectifs du Grenelle sont certes très ambitieux, et je les ai défendus avec conviction, mais, au regard de la conjoncture et de l'ampleur des investissements, ils seront sans doute révisés.
Quatre projets d'investissement sont en cours, pour un total de 15 milliards d'euros. Si l'on réalisait la quinzaine de projets prévus dans le calendrier du Grenelle, il faudrait ajouter à cette somme environ 100 milliards d'euros d'investissements, coût presque exclusivement supporté par les collectivités publiques. Il apparaît aujourd'hui difficile de mener de front la remise en état du réseau existant et la poursuite du développement du réseau à grande vitesse.
Monsieur le ministre, faudra-t-il – je ne le souhaite pas – parler de moratoire sur les nouveaux projets, à l'exclusion de ceux couverts par un contrat déjà en cours, dans l'attente d'une programmation qui garantisse au préalable le financement de la remise à niveau et de la modernisation du réseau actuel ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)