Il est terrible d'entendre qu'on ne s'était pas aperçu qu'un enfant n'avait pas vu ses parents pendant quatre ans. Vos témoignages montrent combien il est nécessaire d'évaluer les pratiques et d'assurer le suivi à long terme des placements, le suivi de l'efficacité de nos attitudes sur la scolarité, le devenir social de ces enfants, leurs qualités d'empathie. Il faudrait parvenir, comme cela se fait au Canada, à des protocoles de bonnes pratiques, même si tout ne peut pas être modélisé. Il faudrait au moins avoir des schémas au niveau national. On parle rarement des échecs de l'adoption et on ne publie pas le nombre des enfants qu'on vous ramène.
M. Dominique Baudis, aujourd'hui Défenseur des droits, dans son rapport sur les enfants placés, remis voici une quinzaine de jours au Président de la République, a souligné qu'il fallait aboutir à des protocoles d'évaluation de nos pratiques, aussi bien en matière de placement que d'adoption. Notre proposition de loi a le mérite d'appeler l'attention sur les enfants qui grandissent – pour ne pas dire vieillissent – en ayant raté, en quelque sorte, l'occasion d'avoir une famille. Mais, vous avez raison, le problème est plus large. Nous devons centraliser les pratiques pour essayer d'avoir des attitudes cohérentes.