Permettez-moi quelques réflexions sur les rapports entre État et territoires en matière de prévention. Chacun conviendra que nous avons besoin de relais locaux au plus près des lieux de vie des personnes pour promouvoir la santé. Ce tissu social est donc important, mais il est très fragile, puisqu'il dépend de subventions annuelles. Or il n'existe pas de services déconcentrés dans le domaine de la prévention. On s'est donc toujours appuyé sur des structures départementales et régionales – les comités départementaux d'éducation pour la santé et les comités régionaux d'éducation pour la santé – qui se sont regroupés au sein des instituts régionaux d'éducation pour la santé. Différents modèles existent : ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais, on a associé l'Association nationale de prévention en alcoolisme et addictologie et d'autres structures de promotion de la santé. Néanmoins, ces structures restent fragiles. Elles sont subventionnées à la fois par l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé et les agences régionales de santé, dont les budgets sont relativement contraints. M. Daniel Lenoir, directeur de l'agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais, m'informait il y a quelques semaines que sur les 11 milliards d'euros du budget de la santé de l'agence régionale de santé, il disposait de 30 millions pour la prévention. Cela donne une idée du déséquilibre qui prévaut et de la faiblesse du dispositif censé porter cette politique au plus près des lieux de vie.