À ma connaissance, nous n'avons pas la preuve que ce vaccin ait une toxicité particulière. Je ne pense pas que ses effets secondaires soient différents de ceux d'autres vaccins. Je crois savoir que le Haut Conseil de la santé publique a aussi pris position en reconnaissant l'intérêt de ce vaccin, et souligné qu'il n'y avait pas de cas reconnu de sclérose en plaques. Mon inquiétude ne porte donc pas sur l'efficacité du vaccin. Ce que je redoute, c'est que les jeunes filles ne se soustraient au dépistage au motif qu'elles ont été vaccinées : il ne faudrait pas que la vaccination entraîne une perte d'efficacité pour les politiques de dépistage organisé, qui demeurent notre règle.
S'agissant du cancer du sein, nous menons actuellement une étude sur les rapports entre dépistage organisé et dépistage individuel. Là encore, le sujet est d'actualité, la presse ayant fait allusion à un risque de surdiagnostic lors du dépistage individuel. Je ne puis vous en parler tant que le collège n'en a pas délibéré, mais nous rendrons prochainement notre décision, qui défendra, je pense, le dépistage organisé et insistera pour que le dépistage individuel se fasse dans les mêmes conditions. Nous avons par ailleurs estimé qu'il n'y avait pas de preuve scientifique que le dépistage ait un intérêt avant cinquante ans, en particulier chez les femmes jeunes, et après soixante-quinze ans. Son extension n'est donc pas envisagée.