Nos concitoyens et les élus sont de plus en plus sensibles au problème de l'eau, en qualité et en quantité. Vous le savez, pratiquement toutes les solutions existent pour en améliorer sa qualité ; le seul problème pour les collectivités et les usagers est donc le prix. Les usines d'assainissement et l'entretien des réseaux ont un coût et il me semble que les opérateurs proposent parfois des solutions inutilement onéreuses. En présence de nitrates, on aura ainsi tendance à construire une usine de dénitrification ; or il existe d'autres solutions, que j'ai testées dans mon agglomération. Je pense notamment à un vrai partenariat avec les agriculteurs : il faut une zone boisée autour du point de captage et une agriculture raisonnée, de sorte que les engrais soient quantifiés et que les collectivités incitent à privilégier des plantes comme la moutarde, qui piège le nitrate. Nous essayons désormais de supprimer notre usine de dénitrification, mais cela ne pourra se faire du jour au lendemain. Ce sont de tels programmes de coopération qu'il faut développer.
Je partage totalement l'analyse de Mme Labrette-Ménager : il n'est pas normal que de telles disparités existent dans les tarifs de l'eau. Le prix du kilowattheure est pratiquement le même sur l'ensemble du territoire ; pourquoi n'en est-il pas de même pour le prix de l'eau ? Tout simplement, parce que certaines collectivités n'ont pas pu investir ou que des problèmes particuliers se posaient. En ce sens, mutualiser serait une bonne chose. Les communautés d'agglomération arrivent progressivement à harmoniser les prix, mais c'est long : il faut donc une volonté politique en la matière. Lorsque les prix seront à peu près identiques sur l'ensemble du territoire, l'instauration d'un tarif social sera plus aisée. Mais pour cela, il faut de la volonté…et de l'argent !