Il est devenu ensuite conventionnel. À l'âge de dix ans, Georges Couthon avait eu d'énormes problèmes articulaires et il a perdu l'usage de ses jambes vers 1782. Il se promenait dans toute la Convention et au comité de salut public avec un fauteuil que l'on appelait « fauteuil à élastique » parce qu'il fallait le remonter pour qu'il avance. On le voit d'ailleurs dans le film Danton. C'est très révélateur. Quand je suis entré pour la première fois dans cet hémicycle, j'étais d'abord sensible à la dimension républicaine et à ce qu'a d'extrêmement impressionnant le fait d'être élu par ses concitoyens. Mais la deuxième chose qui m'a frappé, c'est le problème de l'accessibilité. Je me suis dit : « C'est tout de même incroyable. Alors que le président de séance ne peut être au-dessus du député présent dans la travée la plus élevée, comment fait ici un député ou un ministre en situation de handicap ? » C'est déjà révélateur. Ce bâtiment a bien sûr une valeur patrimoniale et historique, mais cela doit nous amener à réfléchir. J'ajoute que Georges Couthon a été guillotiné avec Robespierre parce qu'il était jacobin – comme moi, mais j'espère que cela ne m'arrivera pas (Sourires.) –, et même alors, il n'a pas bénéficié de l'accessibilité puisqu'on a dû le porter…
Cette petite évocation historique m'amène à dire que nous avons encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine. La loi de 2005 est un progrès. L'échéance de 2015 est une nécessité républicaine.