En septembre 2008, à Toulon, Nicolas Sarkozy avait insisté sur la nécessité de « moraliser le capitalisme financier » et de mettre l'économie de marché « au service du développement, au service de la société, au service de tous ». Il s'attaquait alors, ou faisait semblant de s'attaquer, à une mission impossible. Car on ne peut moraliser un système pour lequel l'homme est un moyen et non une fin.
Le chef de l'État devrait aujourd'hui de nouveau prendre la parole dans la préfecture varoise mais, trois ans après, son discours prendra des accents bien différents. Il expliquera sans doute que le combat continue pour la « moralisation du capitalisme », via les sommets du G20, mais il ne pourra maquiller la réalité et déguiser son bilan et celui de sa majorité.
Il saute aux yeux de tous nos concitoyens que non seulement les marchés n'ont pas été domptés mais qu'ils ont resserré encore leur emprise sur des gouvernements et qu'ils imposent comme jamais leur loi aux peuples, quand ils ne dirigent pas directement les gouvernements par l'entremise d'anciens conseillers d'une grande banque d'affaire, comme en Italie ou en Grèce. Il n'est pas jusqu'au dirigeant du FMI qui ne soit directement issu du petit mais ô combien puissant cercle des oligarques.