La plupart des 1 300 points de la nouvelle rémunération à la performance créée par la convention médicale correspondent à des objectifs classiques de maîtrise de dépenses médicalisées. D'autres indicateurs sont plus originaux, comme ceux concernant l'organisation du cabinet médical dont notamment l'élaboration d'une synthèse annuelle par le médecin traitant du dossier médical informatisé, ou des indicateurs de suivi des pathologies chroniques. Ces derniers indicateurs contribueront surtout à la prévention secondaire, en améliorant la prise en charge de personnes souffrant d'une affection de longue durée. La convention comprend par ailleurs des grands indicateurs de prévention, ayant trait aux dépistages ou aux vaccinations les plus importants.
Ces indicateurs coïncident avec nos propres objectifs. Les pouvoirs publics demandant aux régimes d'assurance maladie de sensibiliser leurs assurés au dépistage du cancer du sein ou du cancer colorectal ou à la vaccination contre la grippe saisonnière, il est assez logique que l'assurance maladie demande aux professionnels de santé de respecter ces objectifs. Le « double cliquet » constitué par les conventions d'objectifs et de gestion signés par les régimes d'assurance maladie et la rémunération à la performance des médecins est censé renforcer l'efficience du système. En raison de la nouveauté de ce dispositif de rémunération à la performance dans notre pays, nous manquons encore du recul suffisant pour en juger. Les indicateurs eux-mêmes ne sont pas intangibles : ils devront sans doute être améliorés, en tenant compte notamment de la pratique des professionnels de santé et de leurs effets en santé publique. Reste qu'au moment de définir les grandes orientations de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie, l'utilisation de ce nouveau dispositif pour améliorer la prévention a fait consensus, tant au sein du Conseil qu'au sein du collège des directeurs.