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Intervention de Pierre Chirac

Réunion du 17 novembre 2011 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Pierre Chirac, rédacteur de la revue Prescrire Prescrire :

Nous n'appliquons pas le principe de précaution. Nous nous fondons sur la balance bénéfice-risque, rapportée à la situation de la gravité de la pathologie dans la population concernée.

Dans toute activité médicale, il y a une part d'incertitude. Par exemple, un médicament n'est jamais efficace à 100 % – et n'a jamais d'effets indésirables à 100 %. Si l'on appliquait le principe de précaution, on ne pourrait pas aller très loin. On raisonne donc à partir de faisceaux d'arguments pour vérifier que les bénéfices d'un médicament, par exemple, sont supérieurs aux effets indésirables qu'il risque d'entraîner.

Prescrire attire l'attention de ses lecteurs sur les effets indésirables parce que, dans la formation des médecins et des soignants, initiale ou continue, cet aspect est sous-estimé. Il n'est pas non plus mis en avant dans les publications sur les essais cliniques. Il est clair que les investigateurs sont surtout intéressés par le progrès que représentera tel ou tel nouveau médicament. Il est admirable d'espérer améliorer la situation de tel ou tel patient, mais encore faut-il se préoccuper de ne pas lui nuire. Il doit en être de même au niveau des décisions de santé publique. Là aussi, il faut avoir constamment à l'esprit les deux côtés de la balance.

Concernant le Mediator, nous avions des faisceaux d'indices qui nous faisaient penser que, compte tenu de la nature chimique du benfluorex, il y avait de forts risques qu'il entraîne les mêmes problèmes que les autres dérivés de la même famille.

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