Monsieur Pajon, je vous remercie de me donner l'occasion de tordre le cou au canard de l'augmentation de 25 % du nombre des arrêts maladie dans le groupe France Télévisions : le nombre d'arrêts maladie y a au contraire diminué de 7 % par rapport à 2010. Il est pour le moins choquant qu'un « grand journal du soir » publie des chiffres aussi hallucinants sans les avoir vérifiés.
Nous sommes certes un acteur très important du groupement d'intérêt public France Télé numérique, puisque nous disposons du plus grand multiplex, et nous contribuons autant que faire se peut à la résolution des problèmes qui se présentent dans les régions, d'autant que l'absence de TNT nuit à la diffusion des programmes régionaux de France 3. Ceci dit, la responsabilité de la mise en place de la TNT incombe au GIP. Il faut reconnaître que celui-ci a effectué un travail remarquable, puisque la couverture numérique de la très grande majorité du territoire est aujourd'hui assurée. Les difficultés qui persistent dans certaines zones devraient trouver une solution dans les prochaines semaines.
Étant donné leur incontestable utilité publique, la diffusion des programmes régionaux constitue une mission essentielle du service public : le secteur privé ne peut pas ainsi assurer à tous nos concitoyens l'accès à des programmes d'information et culturels de proximité. Cela ne signifie pas que l'organisation de nos antennes régionales ne doive pas s'adapter aux nouveaux usages et au numérique. À mes yeux, le nouveau contexte de démultiplication de l'offre rend encore plus nécessaires de tels programmes, qui permettent au téléspectateur de s'enraciner dans sa collectivité.
S'agissant de la production de la création, je n'ai jamais dit que nous ne devions plus produire de fiction unitaire : j'ai simplement dit que nous devions aussi diffuser des séries de référence, en particulier sur France 2, chaîne de l'air du temps. Nous devons rééquilibrer la part respective de ces deux formats dans nos 146 soirées de fiction.
La création doit également participer au développement du numérique via le développement d'une offre spécifique sur internet. Ces nouveaux formats numériques devraient permettre, grâce notamment à la faiblesse de leurs coûts, de faire émerger de nouveaux créateurs, aptes à saisir l'esprit du temps.
En dépit de la baisse relative de leurs audiences, nos programmes pour enfants restent les plus regardés, en particulier grâce à la production de dessins animés de qualité. Notre industrie d'animation a en effet su évoluer, du moins quant à ses techniques de réalisation.