Le président Pflimlin a voulu que notre stratégie numérique réponde à tous les nouveaux modes de consommation de programme, dans le respect de nos missions de service public : informer, divertir, instruire, et dans le souci de l'exemplarité et de la spécificité qui doivent caractériser l'audiovisuel public.
D'une façon générale, le service public de l'audiovisuel doit anticiper et accompagner l'évolution des usages des publics, les nouveaux usages ne se substituant pas mais s'additionnant aux usages traditionnels. Ce point est absolument essentiel pour la stratégie numérique de France Télévisions. Or la consommation de la télévision n'obéit plus nécessairement à une unité de lieu et de temps : désormais, je regarde les programmes télévisés où je veux et quand je veux. La « télévision sociale » ou la gestion de deux écrans sont d'autres modes nouveaux de consommation de la télévision, permettant la gestion individuelle d'un usage collectif : le numérique me permet, en même temps que je regarde une émission de télévision, de jouer, de commenter, de m'instruire.
Quant à la spécificité du service public, c'est celui de la distinction, face à l'« hyperchoix » et la profusion inouïe des programmes engendrés par le numérique. Notre rôle, via les mécanismes de la recherche et de la recommandation, est d'aider l'usager à distinguer entre les différents programmes.
Dans cette perspective, notre projet numérique s'articule autour de cinq « piliers » stratégiques.
Notre premier objectif est de bâtir une offre transversale, nationale, régionale et à destination de l'outre-mer, dans le domaine de l'information et du sport via le développement d'outils spécifiques. Vous avez évoqué la plateforme d'information que nous avons lancée lundi dernier, mais nous avions déjà lancé une telle offre sur les Smartphones et internet, avec la télévision connectée en ligne de mire.
Le deuxième objectif est de faire vivre les programmes de France Télévisions dans l'univers numérique, via notamment les réseaux sociaux. Cela prendra du temps, ne serait-ce que celui de la mise en place de la technique nécessaire.
Notre troisième objectif est d'assurer la diffusion de nos programmes sur tous les écrans et à tout moment. Grâce aux applications spécifiques que nous avons d'ores et déjà développées dans ce but, et qui nous assurent une diffusion sur toutes les offres de télévision par internet, nous sommes passés de sept millions de pages vues sur les sites de France Télévisions il y a un an à vingt-cinq millions par mois aujourd'hui.
Le quatrième objectif est essentiel : préparer la télévision connectée. La diffusion en mai du tournoi de Roland-Garros a été pour nous l'occasion de lancer la première expérience de télévision connectée en France via notre portail HbbTV, et nous avons prévu le lancement de dix prototypes dans les mois à venir.
Enfin, la rétroaction vers la création, avec le développement de nouvelles écritures « transmédia », constitue notre cinquième axe. Un documentaire diffusé par France 5 le 13 novembre a ainsi fait l'objet d'une « expérience web », et ce développement sur internet a rencontré un très grand succès.