Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Rémy Pflimlin

Réunion du 23 novembre 2011 à 10h45
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Rémy Pflimlin, président-directeur général de France Télévisions :

Exactement ! Malgré tout, et cela est facile à vérifier, l'audience de France 2 ne cesse d'augmenter depuis le premier septembre. Elle atteint aujourd'hui 15 %. Quant à la crainte de voir M6 devancer France 2, qu'on se rassure : il reste encore de la marge.

France 3 a augmenté de 30 % la part de ses programmes régionaux, avec une incidence notable sur son audience en journée. Elle atteint 15 % en moyenne dans la tranche de dix-sept heures à vingt-deux heures trente, soit un niveau comparable à celui du passé.

D'une façon plus générale, l'objectif d'un grand service public comme France Télévisions consiste, à travers la stratégie de ses antennes, à toucher le plus grand nombre possible de nos concitoyens, et non de réaliser des audiences majeures jour après jour. Là où les télévisions privées visent des cibles commerciales afin de maximiser leurs recettes publicitaires, le service public s'adresse à tous les publics grâce à des positionnements précis pour chacune de ses chaînes, choix approuvé par l'État en conseil d'administration.

France 2 est ainsi la grande chaîne fédératrice, celle de l'« air du temps », autour des grands événements, de l'actualité, avec une place importante donnée à l'information, aux documentaires, aux débats et aux fictions du temps présent.

France 3 est la chaîne de la proximité, de l'enracinement, de l'histoire et de la culture partagée. C'est pourquoi elle développe aujourd'hui des magazines et des documentaires consacrés à l'histoire, aux côtés de ce tout ce qui est lié à la région et à la culture régionale.

France 4 est la chaîne de la jeunesse, plutôt que de l'enfance. Dans tous les pays d'Europe, le service public de la télévision comporte une antenne qui s'adresse au public des vingt à trente ans. Car celui-ci a ses propres pratiques culturelles et consomme la télévision d'une façon spécifique. Notre stratégie nous interdit de faire l'impasse sur cet auditoire car, si on le néglige, on risque de ne pas le retrouver lorsqu'il aura un peu vieilli. Aujourd'hui, l'audience de France 4 progresse considérablement sur le créneau visé.

France 5, parfaitement positionnée par rapport à sa mission, est la chaîne de l'accession à la connaissance, du débat et de l'explication.

France Ô, s'appuyant sur nos outre-mer et sur l'ouverture de ceux-ci à toutes les régions du monde, favorise la diversité de l'offre culturelle.

Dans le cadre de l'entreprise commune, les directions d'antenne et de programmes restent néanmoins spécifiques à chaque chaîne et sont responsables de la poursuite des objectifs fixés selon leurs positionnements respectifs.

La mise en place de cette organisation nouvelle s'est avérée complexe au cours des premiers mois, notamment en raison de la nécessité d'y associer les institutions représentatives du personnel. Mais les chaînes de commandement sont aujourd'hui clairement établies : il existe bien une entreprise commune, fondée sur des rapprochements, des synergies et des économies, vérifiant que les choix de programmes correspondent aux positionnements définis et évitent les chevauchements. L'échelon central sert ainsi à garantir l'harmonisation et la complémentarité de toutes les chaînes.

Les antennes sont ainsi fortement personnalisées. Je souhaite qu'elles se distinguent encore davantage les unes des autres afin d'atteindre l'objectif stratégique consistant à toucher le maximum de nos concitoyens.

L'heure de démarrage des émissions de première partie de soirée se situe aujourd'hui autour de vingt heures trente-huit ou vingt heures trente-neuf sur France 3 et de vingt heures quarante-deux sur France 2 en raison de l'allongement, de trois ou quatre minutes, de son journal télévisé de vingt heures. Journal de référence, celui-ci a dû traiter, depuis le début de l'année, une actualité internationale particulièrement chargée, notamment du fait des événements d'Afrique du Nord, et une actualité politique qui s'est intensifiée, nécessitant des pages plus étoffées et un plus grand nombre d'invités sur le plateau. Cette évolution est évidemment commandée par la nature de notre mission. En outre, la question de l'heure de démarrage doit aussi être examinée en fonction de celle des autres chaînes, qui tend continuellement à se décaler vers vingt et une heures.

Notre action internationale repose d'abord sur notre vocation à collaborer le mieux possible avec les autres services publics européens, c'est-à-dire à échanger des programmes avec eux, à coproduire des émissions et à mener une réflexion commune sur les perspectives de développement de la télévision publique. France Télévisions a également joué un rôle particulier en Tunisie en aidant sa télévision nationale d'une part à s'équiper, notamment pour la couverture des élections et, d'autre part, à former ses personnels. Nous présidons le Centre méditerranéen de la communication audiovisuelle (CMCA), dont le siège est à Marseille, et qui constitue un groupement des télévisions publiques du bassin. Enfin, nous apportons notre concours à plusieurs chaînes internationales, particulièrement à TV5, instrument de la francophonie qui, par son association avec les télévisions belge, suisse et canadienne, permet de diffuser largement dans le monde des programmes et de l'information en langue française.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion