Monsieur le Premier ministre, la gravité de la crise de la dette qui frappe la France et les pays de la zone euro mobilise toute notre attention ; la résorption des déficits est une obligation qui s'impose à tous. Pour autant, il n'est pas vrai qu'une seule politique soit possible pour y parvenir. Or les plans de rigueur successifs que vous mettez en oeuvre se résument à une seule et même politique : faire payer les classes moyennes et populaires pour mieux épargner les riches.
Vous venez ainsi de tenter d'ajouter un jour de carence supplémentaire pour les arrêts maladie des salariés du privé et du public. Contraint de reculer partiellement, vous voulez maintenant vous en prendre au montant des indemnités journalières. Voilà 200 millions d'euros que vous voulez récupérer chaque année sur le dos des salariés, et même sur leur santé. C'est inacceptable !
Par ailleurs, vous vous attaquez aux familles en prélevant 2,5 milliards d'euros sur leur pouvoir d'achat d'ici à 2016, à travers le gel, pour ne pas dire la diminution, des allocations familiales. Là encore, c'est inacceptable !
Enfin, en accélérant la mise en oeuvre du passage à 62 ans de l'âge de la retraite et à 67 ans de l'âge auquel on peut toucher une retraite sans décote, vous prélevez, d'ici à 2016, 4,4 milliards d'euros sur le dos des retraités qui, pour certains – notamment les femmes, dont les carrières sont souvent incomplètes – verront le montant de leur retraite diminuer.