Monsieur le député Étienne Blanc, la dégradation de la situation en Égypte est gravement préoccupante. Le gouvernement français a exprimé son inquiétude ; il a condamné les violences et appelé au dialogue ainsi qu'à la poursuite du processus électoral.
Le président du conseil supérieur des forces armées a annoncé hier que ce processus allait se poursuivre, avec des élections législatives suivies d'élections présidentielles et de l'adoption d'une nouvelle constitution. Nous soutenons cette marche vers le transfert du pouvoir aux autorités civiles.
Mais permettez-moi d'élargir un peu le propos. Nous ne pouvons à la fois demander des élections, qui fondent la démocratie, et ne pas en accepter le résultat. Nous ne pouvons partir du principe que tout parti qui se réfère à la religion musulmane serait non fréquentable. C'est la raison pour laquelle notre diplomatie s'est fixé deux lignes de conduite : confiance et vigilance.
Confiance d'abord à ces régimes en transition, que nous essayons d'aider. J'ai présidé à Koweït, il y a quarante-huit heures, le partenariat de Deauville, qui avance et nous a permis de mettre au point des plans d'action pour les principaux pays.
Mais également vigilance, pour rappeler les lignes rouges que nous souhaitons voir respecter : c'est le sens du discours que nous tenons à la Tunisie, qui vient d'installer son assemblée constituante, au Maroc, qui va voter demain, à la Libye, qui constitue son Gouvernement.
Un mot enfin sur la Syrie, où la répression sauvage se poursuit. Nous travaillons désormais en étroite liaison avec la Ligue arabe et la Turquie. Je reçois cet après-midi même le président par intérim du Conseil national syrien, M. Burhan Ghalioun.
Je conclurai en disant qu'il y a aussi des raisons d'espérer. À Koweït, au moment du Forum pour l'avenir que je présidais avec les Koweïtiens, nous avons parlé avec de liberté d'expression, de liberté de religion et de liberté d'association, et tous les pays présents, y compris les pays arabes du Golfe, s'y sont associés. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)