Choisit-on d'être chômeur, jeune, malade, retraité, personne en situation de handicap ou originaire de l'outre-mer ? Devrait-on tout simplement se culpabiliser de faire partie de cette catégorie de Français qui est prétendument fraudeuse et vole les autres Français ?
Monsieur le Premier ministre, pourquoi deux poids, deux mesures avec, d'un côté, les évadés fiscaux, les bandes organisées de la finance qui ont précipité cette crise, qui ont bénéficié des deniers publics et qui, aujourd'hui, peuvent licencier impunément, et, de l'autre côté, d'autres Français qui ne peuvent se loger, trouver un emploi, se soigner, se déplacer librement ou s'instruire, alors que ce sont des droits fondamentaux ?
Comment croire en l'avenir de nos sociétés lorsque notre jeunesse est maintenue dans la précarité ? Comment interpréter votre éthique de la responsabilité des causes à l'origine de la violence alors que nous savons tous que la police et la justice manquent cruellement de moyens ?
En outre-mer, comment demander aux ménages des efforts supplémentaires alors que l'indice des prix a déjà dépassé celui de fin 2008, période qui a vu le début des grèves contre la vie chère ? Comment croire que l'outre-mer est encore une priorité pour la France alors que vous avez rendu les armes dans le combat pour notre dignité ?
Comment offrir des perspectives à nos PME alors que les leviers prévus pour leur croissance sont un peu plus supprimés chaque année ?
Monsieur le Premier ministre, l'heure n'est plus aux attentes. L'heure est au bilan. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)