Les personnes sont volontaires. Les sept mutuelles partenaires de l'expérimentation, qui a lieu à Paris et Saint-Étienne, ont, dans les deux régions concernées, adressé un courrier à leurs adhérents masculins de plus de quarante-cinq ans et à leurs adhérents féminins de plus de cinquante ans. Ce courrier, outre la présentation du programme, contenait un questionnaire permettant à chacun d'évaluer ses risques. Les intéressés étaient invités à appeler notre plateforme « Priorité santé mutualiste » pour avoir un entretien téléphonique avec un médecin, afin d'affiner leur profil de risques.
Mais il est extrêmement difficile de réduire les inégalités en matière de santé. Alors que ces programmes de prévention – l'évaluation médico-économique du programme Sophia l'a encore démontré récemment – s'adressent en théorie à toute la population, ce sont en réalité les personnes les mieux informées, les plus éduquées et qui bénéficient déjà le plus de prévention, qui y accèdent. C'est une véritable difficulté, comme vous l'avez souligné. Ainsi, ce sont en majorité des cadres qui participent à « Tensioforme » et on n'y dénombre que 11 % d'ouvriers et d'employés bien que notre population initiale qui est constituée à 60 % d'adhérents de la Mutuelle générale de l'éducation nationale, composée pour l'essentiel des cadres, introduit de facto un biais. Avant de généraliser l'expérimentation, nous nous sommes demandés si une action spécifique de sensibilisation ne devrait pas être conduite en direction des ouvriers et employés.