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Intervention de Guy Geoffroy

Réunion du 17 novembre 2011 à 11h00
Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Geoffroy, vice-président de la commission des Lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, suppléant son président :

Je remercie à mon tour Alain Gest et Philippe Tourtelier pour leur travail, dont j'apprécie tout particulièrement la grande clarté.

Il nous appartient de faire oeuvre de pédagogie autour du principe de précaution. Ce qui a été fait pour les gaz de schiste, Philippe Tourtelier l'a dit, est l'exemple même à ne pas suivre. Nos concitoyens ont été trompés par notre précipitation, en venant à croire que le principe de précaution était un principe d'urgence alors qu'il s'agit d'un principe d'action. Au moment où s'enflammait dans notre pays le débat sur les gaz et huile de schiste, je me trouvais aux États-Unis avec Valérie Pécresse, alors ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, où nous visitions de grands établissements universitaires, notamment le Massachussets Institute of technology (MIT). Une réunion que nous y avons eue avec les plus éminents responsables de cet Institut portait précisément sur les travaux d'une équipe internationale de chercheurs associant des chercheurs du MIT et du CNRS sur la manière d'appréhender le sujet des gaz et huile de schiste et de collecter les connaissances nécessaires, c'est-à-dire en fait de préparer le débat politique sur ce thème. Nous avons pu mesurer l'absolue nécessité sur ces sujets, où il est aussi question d'acceptabilité sociale, d'un travail interdisciplinaire associant des chercheurs en tous domaines, notamment de sciences humaines, y compris de philosophie. Le MIT, prestigieux institut scientifique, assure d'ailleurs un enseignement de philosophie, dispensé par d'éminents professeurs.

En ce qui me concerne, je n'ai pas pris part au vote lors de l'examen des différentes propositions de loi sur les gaz de schiste, estimant que, par notre précipitation, nous perdions une chance d'éclairer nos concitoyens sur les mesures raisonnables envisageables dans un domaine qui pouvait susciter une légitime émotion, et risquions même d'entamer notre crédit auprès d'eux.

Si nous parvenions à faire oeuvre de pédagogie autour du principe de précaution, nous ferions gagner l'institution parlementaire en crédibilité auprès de l'opinion publique. J'approuve sans réserve la proposition de loi de nos collègues. Sans doute va-t-il de soi que le principe de précaution s'applique au domaine de la santé, mais cela va encore mieux en le disant.

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